(de James Cameron. Etats-Unis, 2022, 2h06. Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Kate Winslet) 

 

 

31 décembre 2022 (Magali Van Reeth) – Retour sur la planète Pandora où le peuple pacifique des Navis vit en harmonie avec la Nature, alors que les Terriens convoitent leurs terres. Un récit de conquête, classique de la mythologie contemporaine des Etats-Unis, adapté aux tendances actuelles et porté à l'écran par les plus récentes innovations technologiques, cet Avatar est un enchantement visuel.

 

 

Même dans sa version 2D et sans lunettes spéciales, le film se déploie sur grand écran avec une esthétique qui force l'admiration. Hormis dans les scènes de batailles, le spectateur passe un long moment (3h26) dans un univers féerique où les plantes, inspirées de celles que nous connaissons, sont tout simplement, plus belles, plus subtiles, parfois plus émouvantes dans leur gracieux ballet au souffle imperceptible du vent. Dans la seconde partie du film, c'est l'océan qui nous est donné à admirer : algues colorées, poissons graciles, ondulations délicates et bien sûr les nages dansantes des habitants du peuple de la mer.

 

 

On retrouve les personnages du premier volet, une vingtaine d'années après les avoir quittés (ce qui correspond un peu à l'espace entre les deux films). Physiquement, ils n'ont pas beaucoup vieilli (encore une des richesses insoupçonnées de Pandora?) mais se sont multipliés et Jake Sully et sa femme Neytiri ont désormais une famille de 4 enfants, les 3 aînés ayant d'ailleurs les même soucis d'adolescence que chez nous. Mais les méchants Terriens ont encore plus abîmé leur planète et veulent vraiment s'emparer de ce jardin d'Eden.

 

 

Le récit se déroule de façon classique, les bons et les méchants étant vite identifiés et sans aucune nuance. La vraie méchanceté se trouve chez les Terriens : quasiment aucune compassion, pas le moindre scrupule quant à leurs actes de destruction, avides de pouvoir et de richesse, ils tuent avec plaisir. Chez les Navis, tous sont bons, solidaires, prompts à reconnaître leurs erreurs et si on trouve ça et là un désir d'exclusion, il a toujours une saine explication. Engagés dans un combat, ils tuent par nécessité.

 

Bien sûr, leurs adolescents sont capables de se battre et de se rebeller mais c'est normal à cet âge. Ce sont d'ailleurs les personnages les plus aboutis, une des belles réussites de ce film, que ce soit ceux qui font partis du clan Sully ou ceux qui appartiennent au peuple de la mer. Ils mettent en danger toute une communauté, ils osent, ils refusent, ils boudent, ils foncent, ils sont plein de vie et d'envie. Le personnage du scientifique, chasseur de mammifères marins, a lui aussi une vraie présence mais dans un tout autre genre, un homme cruel que sa cupidité perdra.

 

Ce manichéisme un peu outrancier et un scénario très classique posent les limites du film : les surprises ne seront que visuelles et le déroulement du récit ne nous surprendra pas, les événements arrivant au moment où on les pressent. Mais le spectacle est là, de bout en bout. Avatar, la voie de l'eau est un beau film familial, réalisé avec soin et mis en scène avec talent, du grand divertissement.

 

 

 

 

 

Magali Van Reeth