(de Florian Zeller. Grande-Bretagne, 2022, 2h03. Avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby, Zen McGrath, Anthony Hopkins) 

 

 

7 mars 2023 (Magali Van Reeth) – A 17 ans, Nicholas a mal vécu le divorce de ses parents et l'arrivée d'un nouveau ''petit frère''. Alors qu'il sombre discrètement, ses parents sont alertés par le lycée. Le film raconte comment, entre culpabilité, bonnes intentions et maladresse, ils vont tout faire pour l'arracher à son mal-être.

 

 

Dramaturge célèbre, Florian Zeller a provisoirement quitté les plateaux de théâtre pour le cinéma. Son premier long-métrage, The Father (2021), tiré d'une de ses pièces, a connu un beau succès. Cette fois, on quitte le chemin tortueux d'un vieil homme aux portes de la sénilité pour le désarroi des parents face à un adolescent au comportement inquiétant.

 

 

 

Au moment du divorce de ses parents, Peter et Kate, Nicholas a préféré rester avec sa mère. Son père vit avec sa nouvelle compagne et leur bébé. Tous les 5 habitent New York, ville complexe qu'on aperçoit souvent au second plan, derrière les fenêtres de leurs beaux appartements ou celles des tours-bureaux de verre et de métal. Peter travaille beaucoup et a du mal à être attentif à sa famille, surtout depuis qu'on lui propose d'entrer en politique. Un soir, Kate bouleversée, sonne à sa porte.

 

 

Si le titre (le fils) met l'adolescent au centre du récit, si la caméra se fait de plus en plus instable au fur et à mesure de son mal-être, le scénario reste du côté des parents et de leur désarroi. On ne saura pas grand chose du parcours de Nicholas ni des événements qui l'ont amené à se sentir aussi perturbé. Le film nous met du côté des parents, montre leur incompréhension, creuse leur impuissance, notamment à travers le personnage de Peter. Ce beau quinquagénaire à qui tout semble réussir se trouve face à un mur infranchissable, sans doute pour la première fois de sa vie. Désemparé face à son fils qu'il voudrait pourtant aider, il se surprend à réagir comme son père envers lui autrefois.

 

 

 

Florian Zeller déroule ce récit avec peu de dialogues et beaucoup d'espaces où le spectateur peut entrer dans la vie des protagonistes. Aux images fluides et à la luminosité des espaces extérieurs, il oppose le déchirement de ces 5 personnes qui s'aiment sincèrement et ne peuvent pas grand chose face à la dépression et à la manipulation d'un adolescent. The Son est un film troublant, très fort émotionnellement, surtout pour les spectateurs qui ont vécu le même type de situation familiale. 

 

 

 

 

Magali Van Reeth