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Le Festival international du film de Berlin, fondé en 1950, est l'un des festivals cinématographiques les plus importants d'Europe. Chaque année, Berlin se transforme et se drape du symbole emblématique de l'ours, tandis que des artistes du monde entier se réunissent pour discuter et présenter les plus grands exploits cinématographiques de l'année. Sans aucun doute, la "Berlinale" est depuis toujours l'endroit idéal pour partager et promouvoir la nouvelle génération de cinéastes.
Depuis 1992, INTERFILM et SIGNIS y sont représentés par le jury œcuménique, composé de six membres, qui décerne son prix principal à un film présenté en compétition. Il décerne également deux autres prix, d'une valeur de 2.500 euros chacun, l'un à un film de la section Panorama et l'autre à un film de la section Forum. Ces prix récompensent des réalisateurs qui ont réussi à mettre en scène des actions ou des expériences en adéquation avec le message de l'Évangile, ou à sensibiliser les spectateurs à des valeurs spirituelles, humaines et sociales.
Pour l'édition 2023 de la Berlinale, le jury œcuménique, - composé des experts de la profession Paul De Silva (Canada), Arielle Domon (France), Kerstin Heinemann (Allemagne), Miriam Hollstein (Allemagne) en qualité de présidente, Anne Le Cor (France) et Alberto V. Ramos Ruiz (Cuba) - a décidé à l'unanimité de décerner le prix du meilleur film au long métrage mexicain Totem, réalisé par Lila Avilés.
Cette œuvre est un portrait émouvant d'une famille confrontée à la maladie d'un jeune garçon en phase terminale, vu du point de vue de la plus petite fille. L'histoire est présentée comme une ode à la vie et à sa brièveté et traite le sujet de la mort avec une grâce extrême. Le jury s'est déclaré "véritablement impressionné par la manière complexe et sensible dont est illustré l'amour qui unit cette famille, ni faux ni idéalisé. Il met également en évidence la façon dont la culture mexicaine traite la mort et célèbre la vie en même temps".
En outre, le jury œcuménique a décidé d'attribuer une mention spéciale à Sur L'Adamant, du réalisateur français Nicolas Philibert, un film consacré à un groupe de personnes souffrant de handicaps mentaux, qui met en scène une péniche qui accueille des personnes souffrant de troubles psychiques sur la Seine, à Paris. Le jury a considéré ce film comme une représentation respectueuse des difficultés quotidiennes liées à la maladie mentale, qui parvient en même temps à susciter un profond sentiment d'appartenance à la communauté et à éveiller l'empathie du public.
Dans la section Forum, le jury a décerné son prix à Where God is Not du cinéaste et architecte iranien Mehran Tamadon. Comment raconter l'horreur de l'emprisonnement politique et de la torture ? Le réalisateur, qui vit en France depuis sa jeunesse et retourne régulièrement dans son pays d'origine pour des projets, "a trouvé une approche impressionnante", selon le jury. M. Tamadon place ses personnages Homa Kalhori, Taghi Rahmani et Mazyar Ebrahimi dans un espace qui recrée leurs anciennes prisons - "là où Dieu n'est pas", comme le dit l'un des geôliers. C'est donc un lieu qui réveille en eux des souvenirs de souffrance, d'humiliation et de torture. "C'est un film original qui offre un espace pour partager leurs terribles expériences, qui devient une dénonciation d'une réalité que l'Iran vit encore aujourd'hui".
Le dernier prix a été décerné dans la section Panorama au film Sage-femmes de la réalisatrice française Léa Fehner pour le portrait fort et authentique d'une sage-femme dans un hôpital public à Paris. "Le film montre l'intensité de leur travail quotidien et les défis que les sage-femmes rencontrent et surmontent. Il montre brillamment les lacunes du système, d'une part, et le dévouement du personnel qui accompagne les femmes sur le point de donner naissance à de nouvelles vies d'autre part. « Le mélange des genres entre documentaire et fiction ajoute à l'impact du film ».a déclaré le jury.